Formation en alternance dans l’hôtellerie-restauration

La France reste l’une des premières destinations touristiques au monde : en 2023, elle a accueilli environ 100 millions de touristes internationaux, selon les données de l’Organisation mondiale du tourisme. Autant de visiteurs étrangers et français qu’il faut héberger, nourrir, accueillir et divertir. Le secteur de l’hôtellerie-restauration et du tourisme est donc un important vivier d’emplois et un terrain privilégié pour la formation en alternance.

Depuis la reprise post-Covid, l’hébergement-restauration fait partie des secteurs qui ont le plus recréé d’emplois salariés, porté par le retour des touristes et la hausse de la consommation hors domicile. Les besoins en personnel qualifié restent élevés et les tensions de recrutement sont fortes dans de nombreux métiers (cuisine, service, hébergement, gestion, etc.). Les entreprises s’appuient largement sur l’alternance (apprentissage et contrat de professionnalisation) pour former et fidéliser leurs équipes.

L’alternance permet de préparer un diplôme tout en étant salarié, rémunéré et immergé dans le réel de l’entreprise. Dans l’hôtellerie-restauration, où les compétences techniques (gestes professionnels, maîtrise du service, gestion d’une brigade, relation client) sont aussi importantes que le savoir-être, cette voie est particulièrement adaptée.

En choisissant une formation en alternance, vous :

• acquérez des compétences opérationnelles directement utiles sur le terrain ;
• bénéficiez d’un statut de salarié (rémunération, droits sociaux, congés, etc.) ;
• construisez une première expérience significative, très appréciée des recruteurs ;
• facilitez votre insertion professionnelle à l’issue du diplôme, souvent dans l’établissement où vous avez été formé(e).

Du point de vue des employeurs, un(e) candidat(e) passé(e) par l’alternance est souvent perçu(e) comme plus autonome, adaptable et rapidement opérationnel(le), ce qui est essentiel dans un secteur où les rythmes sont soutenus et la qualité de service déterminante.

Après la 3^e : les diplômes de niveau CAP

Après la classe de 3^e, plusieurs diplômes peuvent se préparer en alternance et permettent une insertion rapide ou la poursuite d’études :

• CAP Cuisine ;
• CAP Commercialisation et services en hôtellerie-café-restaurant ;
• autres CAP liés aux métiers de bouche ou aux services (boulangerie-pâtisserie, vente, etc.), selon les projets.

Ces formations permettent d’intégrer rapidement une brigade de cuisine ou une équipe de salle, avec des postes d’employé polyvalent, commis, serveur, etc.

Après un bac général, technologique ou professionnel

Plusieurs diplômes de niveau bac+2 ou bac+3 se préparent en alternance et mènent à des fonctions d’encadrement intermédiaire, de gestion ou de spécialiste de la relation client :

• Bac technologique STHR (sciences et technologies de l’hôtellerie et de la restauration), pour les lycéens qui souhaitent se spécialiser tôt dans ce domaine et poursuivre ensuite en BTS ou en licence pro.
• BTS Management en hôtellerie-restauration (BTS MHR) : diplôme de référence pour devenir chef de réception, adjoint de direction, responsable de salle, chef de partie, etc.
• BTS Tourisme : orienté vers le conseil, la vente de prestations touristiques, l’accompagnement et la mise en valeur des territoires.
• BTS Management commercial opérationnel (BTS MCO) ou BTS Négociation et digitalisation de la relation client (BTS NDRC) : utiles si vous visez des postes de management de point de vente, de développement commercial ou de relation client dans des chaînes hôtelières ou de restauration.

Ces formations peuvent se faire sous statut scolaire ou en alternance, selon les établissements. L’alternance est particulièrement pertinente pour tester différents types d’établissements (hôtels indépendants, chaînes, restauration traditionnelle, restauration collective, loisirs, etc.).

Après un bac+2 : licences professionnelles, bachelors et au-delà

Une fois un premier diplôme validé (BTS, BUT…), il est possible de poursuivre en alternance :

• licences professionnelles orientées vers le management hôtelier, la gestion de projets touristiques, l’événementiel, le marketing digital, etc. ;
• bachelors spécialisés en hôtellerie-restauration ou en tourisme ;
• masters universitaires ou mastères spécialisés pour accéder à des fonctions de direction, de développement ou de consulting.

Chaque parcours peut être conçu en alternance, selon les écoles et universités, ce qui permet de monter progressivement en responsabilités tout en restant en poste.

Les formations en alternance du secteur hôtellerie-restauration peuvent se préparer principalement sous deux types de contrats :

Le contrat d’apprentissage

Le contrat d’apprentissage est un contrat de travail spécifique destiné en priorité aux jeunes de 16 à 29 ans révolus (avec quelques exceptions au-delà, par exemple pour les personnes en situation de handicap). Il vise l’obtention d’un diplôme ou d’un titre professionnel enregistré au RNCP (CAP, bac pro, BTS, licence pro, etc.).

L’apprenti(e) alterne entre un centre de formation (CFA, école, lycée hôtelier…) et une entreprise d’accueil, selon un rythme défini dans le contrat (par exemple 2 jours / 3 jours, 1 semaine / 1 semaine…). La rémunération est calculée en pourcentage du Smic ou du salaire minimum conventionnel, en fonction de l’âge et de l’année d’exécution du contrat.

Le contrat de professionnalisation

Le contrat de professionnalisation vise lui aussi l’acquisition d’une qualification reconnue (diplôme, titre, certificat de qualification professionnelle, etc.), mais il s’adresse davantage :

• aux jeunes de 16 à 25 ans souhaitant compléter leur formation initiale ;
• aux demandeurs d’emploi de 26 ans et plus ;
• à certaines catégories de personnes en reconversion ou en insertion professionnelle.

Comme pour l’apprentissage, il s’agit d’un contrat de travail avec alternance entre périodes en centre de formation et en entreprise, mais les modalités de rémunération et de financement diffèrent.

Les deux dispositifs sont pilotés et financés, pour le secteur hôtellerie-restauration, par l’OPCO AKTO, qui a succédé notamment à l’ancien OPCA FAFIH.

Les débouchés sont nombreux et varient selon le niveau de diplôme, l’expérience acquise et le type d’établissement. Voici quelques exemples de métiers accessibles, à titre indicatif.

Les métiers de la restauration

• Agent / employé de restauration
• Commis de cuisine, chef de partie, second de cuisine, chef cuisinier
• Pâtissier de restaurant
• Employé polyvalent en café, bar, brasserie
• Maître d’hôtel, chef de rang, serveur de restaurant
• Sommelier
• Organisateur de réceptions, traiteur événementiel
• Gestionnaire de restauration collective (après expérience et formation complémentaire)

Les métiers de l’hébergement

• Réceptionniste, réceptionniste de nuit
• Employé de hall, d’étages, gouvernant(e)
• Barman / barmaid
• Assistant(e) de direction
• Adjoint(e) de direction d’hôtel, directeur / directrice d’hébergement (après expérience)

Les métiers des loisirs, du bien-être et du tourisme

• Animateur(trice) en village de vacances ou club de loisirs
• Employé de parc de loisirs, de centre de thalassothérapie ou de spa (certains postes nécessitent des certifications spécifiques)
• Conseiller(ère) voyages, forfaitiste, agent de réservation
• Accompagnateur(trice) touristique, guide-conférencier(ère) (souvent avec diplômes complémentaires)
• Chargé(e) de promotion du tourisme local, technicien(ne) d’accueil touristique

Selon votre niveau de qualification et vos expériences, vous pourrez évoluer vers des fonctions de management (responsable de salle, directeur adjoint, directeur d’unité), de gestion (contrôleur de gestion hôtelier, revenue manager) ou de développement (commercial hôtelier, responsable événementiel).

Définir votre projet

Commencez par clarifier votre projet : souhaitez-vous travailler plutôt en cuisine, en salle, à la réception, en back-office (gestion, RH, commercial) ou dans le tourisme (agence de voyage, tour-opérateur, office de tourisme…) ? Le choix du métier permettra de cibler le diplôme et le type d’établissement.

Identifier la formation en alternance adaptée

Repérez les CFA, lycées hôteliers, écoles spécialisées et établissements supérieurs qui proposent la formation visée en alternance (CAP, bac pro, BTS, licence pro, bachelor…). Comparez :

• le rythme d’alternance (hebdomadaire, mensuel) ;
• les types de partenariats écoles/entreprises ;
• l’accompagnement à la recherche d’entreprise ;
• les débouchés observés (taux d’insertion, poursuites d’études).

Chercher une entreprise d’accueil

Parallèlement à la recherche de formation, commencez tôt la prospection d’entreprise :

• visez différents types de structures : hôtels indépendants ou de chaînes, restaurants, traiteurs, villages vacances, compagnies de croisières, parcs de loisirs, spa, etc. ;
• soignez CV et lettre de motivation en mettant en avant vos expériences (stages, jobs d’été, engagements associatifs) ;
• déposez des candidatures spontanées et répondez aux offres publiées sur les sites des entreprises, les plateformes d’emploi et les sites d’apprentissage régionaux ;
• appuyez-vous sur les forums, salons étudiants, journées portes ouvertes et réseaux professionnels.

Les écoles et CFA disposent souvent de partenariats avec des groupes hôteliers, des chaînes de restauration ou des acteurs du tourisme : n’hésitez pas à demander l’aide du service des relations entreprises.

Article publié ou mis à jour le : 10/12/2025