Le Bac remis en question

La découverte de la diffusion du sujet d'une épreuve du baccalauréat sur un site internet la veille de l'examen a provoqué un séisme à l'Education Nationale. Il n'en fallait pas plus pour raviver la flamme des détracteurs de la vénérable institution qu'est le baccalauréat, vieux de 203 ans !

 

Petit rappel des faits

Le lundi 20 juin, à 21h, la veille de l’épreuve de mathématiques du Baccalauréat section Scientifique, une photo du 1er exercice de l’épreuve (sur 4 au total) a été divulguée sur un forum d’un site dédié aux jeux vidéo.

Le 21, l’épreuve s’est déroulée normalement jusqu’à ce que remontent des soupçons de fuites au gouvernement. S’en sont ensuivis, une neutralisation de l’exercice et une plainte à l’encontre des fraudeurs, déposée par le ministre, au parquet de Paris.

 

Fraude au Bac S : la réponse de l'Education Nationale

Le Ministre de l’éducation, M. Luc Chatel, a décidé de ne pas prendre en compte l’exercice 1 dans la notation, et de répartir les 4 points qui lui étaient attribués sur les exercices 2 et 3, ces exercices ayant été les mieux réussis d’entre les exercices 2, 3 et 4 restants.

Pour rassurer les principaux intéressés, Luc Chatel précise que la correction se fera au « cas par cas » et M. Barbazo, Président de l’Association des Professeurs de Mathématiques de l’Enseignement Supérieur (APMEP), d’ajouter que les correcteurs regardent l’exercice 1 pour voir ce que cela aurait donné et font « preuve d’une certaine indulgence » (cf l’article du Monde du 27.06.2011).

Attention cependant à ce que l’on ne tombe pas dans trop de subjectivité, trop d’indulgence, et que l’on donne raison à l’affirmation qui avance que le Bac est donné à tout le monde…

 

Une décision très contestée

Une association de professeurs de maths explique, dans le Monde, que les copies faibles ou moyennes sont pénalisées de 1 à 2 points du fait de l’annulation de l’exercice 1, car ce dernier était le plus facile des 4. De ce fait, les élèves s’étant attelés à réussir cet exercice n’ont pas forcément eu le temps d’aller au bout de l’épreuve. L’annulation de l’exercice les pénalisera de toute façon, avec ou sans report de points…

 

Smartphones et internet, une menace pour le Bac ?

Cette fraude soulève le point épineux des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Grâce aux téléphones portables de plus en plus sophistiqués et discrets, la fraude est plus facile (une photo, un MMS, et les sujets sont dévoilés avant l’heure).

Et grâce à l’internet accessible depuis ces téléphones, une fraude locale devient nationale en une fraction de seconde. De quoi en faire pâlir tous les organisateurs de tous les examens de France et de Navarre…

 

Quelles réformes pour le Bac ?

Mme Pécresse a déclaré, dans un article du Monde, que le Bac est « une étape indispensable » dans la vie des jeunes, « une sanction de la fin des études » ; c’est en tout cas « notre vision de l’éducation nationale ». Mais quelle vision négative ! Parler de « sanction » plutôt que d’évaluation de niveau et d’ambition, de « fin d’étude » plutôt que d’ouverture des portes de l’enseignement supérieur… !

Cependant, on doit bien avouer que, dans le système actuel, le Bac est un passage plus ou moins incontournable pour la poursuite des études et l’accès à la vie professionnelle. D’où l’émergence de propositions de réformes pour remodeler le système d’évaluation de fin d’études secondaires. Le but de la réforme du Bac serait de parer les fraudes d’une part et de se soustraire à la critique du Bac bradé d’autre part.

Pour parer les fraudes aux examens, certains préconisent de revenir à un système de sujets par région à la place de sujets nationaux. De cette manière, les fuites seraient localisées plutôt que nationales, ce qui poserait moins de problèmes financiers et d’organisation pour repasser l’épreuve en question.

Pour se soustraire à la critique de la démocratisation du Bac (85,4 de taux de réussite en 2010 contre 67% en 1962), certains proposent d’évaluer les élèves de terminale tout au long de l’année, grâce à un contrôle continu qui refléterait le niveau réel de l’élève. Le contrôle continu viendrait remplacer, au moins en partie, le baccalauréat.

L'idée de réformer le Bac n’est pas née d’aujourd’hui. Lionel Jospin (en 1990), Claude Allègre (en 2000) et François Fillon (en 2005) s'y sont cassés les dents. Il semble que la France n’ait pas encore décidé quelle allure aurait la réforme de l’éducation, qui s’impose pourtant, et dont le Bac n’est qu’un élément. Affaire à suivre...

 

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